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La technologie et le facteur humain

18 août 2023
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Aucune mine n’est entièrement à l’épreuve des erreurs humaines, cependant, la mise en place de systèmes appropriés peut minimiser les conséquences dans la plupart des cas. Dans cette édition du Coin des experts, Scott Schellenberg, directeur principal des solutions minières intelligentes chez Équipement SMS, explique comment les équipements miniers intelligents peuvent compléter l’intelligence humaine pour rendre les mines plus sécuritaires et plus productives.

Quelles sont les faiblesses humaines que nous devons contourner dans le secteur minier?

Quelles sont les faiblesses humaines que nous devons contourner dans le secteur minier?

Scott : Malheureusement, les humains ne sont pas infaillibles et nous ne sommes pas toujours entièrement attentifs. La fatigue y contribue souvent, surtout pendant un long quart de travail. Les opérateurs reçoivent également beaucoup d’informations qui peuvent les distraire. Ils sont parfois préoccupés par l’atteinte d’un objectif de productivité et ne remarquent pas qu’ils sont en train de suivre un autre camion de trop près.

De notre point de vue, il y aura toujours des erreurs. C’est pourquoi il nous incombe de veiller à ce qu’il n’y ait pas d’incident entraînant des blessures graves ou la mort dans le cas où un opérateur n’est pas attentif ou est frappé d’incapacité.

Évidemment, vous souhaitez également réduire les incidents susceptibles d’endommager les équipements. Par exemple, conduire un camion de transport trop vite par temps chaud peut abîmer ses pneus, dont le remplacement est très coûteux.

Quelles sont les nouvelles technologies qui peuvent vous aider?

Quelles sont les nouvelles technologies qui peuvent vous aider?

Plusieurs technologies peuvent être combinées. Les systèmes de détection de proximité peuvent signaler à l’avance une collision potentielle. Le géorepérage peut indiquer aux opérateurs de ralentir dans les zones dangereuses ou de les éviter complètement. Les machines les plus récentes peuvent également prendre en charge certaines commandes en cas de situation dangereuse où l’opérateur ne réagit pas. Tous ces éléments sont liés par la télématique qui permet à un superviseur ou à un gestionnaire de parc de surveiller l’équipement à distance.

Mais, la technologie ne peut à elle seule assurer la sécurité d’une mine. Il faut aussi des processus humains et une culture qui les renforce.

Comment combiner les processus humains et mécaniques?

L’essentiel est que les hommes et les machines se complètent. Nous disposons désormais d’une norme de facto pour la prévention des collisions, créée par la Earth Moving Equipment Safety Round Table (EMERST), qui définit les domaines dans lesquels la technologie sera intégrée aux actions humaines. Les normes sont structurées par niveaux, le niveau 9 correspondant à l’intervention de la machine.

Les niveaux 1 à 6 sont ce que nous appelons des contrôles administratifs. Il s’agit des directives que vous mettez en place pour vos opérateurs. Par exemple, lorsque vous êtes en pleine charge, vous n’êtes pas autorisé à dépasser une vitesse de 40 km/h. Ou définir qui a le droit de passage à une intersection en T. Ces règles englobent 99 % des situations de sécurité dans la mine.

Les niveaux 7 à 9 sont ceux où la technologie cible les 1 % de cas exceptionnels que les humains ne parviennent pas à détecter. Le système de détection de proximité intervient au niveau 7, et une alarme est émise pour signaler un danger potentiel au niveau 8. Il peut également indiquer à l’opérateur si une intersection est dégagée ou occupée. L’un des éléments les plus dangereux que nous essayons d’éviter est l’interaction entre un camion de transport et un véhicule léger. Si vous vous trouvez dans un véhicule plus petit, il se peut que vous ne puissiez pas voir au-dessus des bermes et ces avertissements peuvent donc vous sauver la vie.

Le niveau 9 est celui où le système prend les commandes. Il n’offre pas une autonomie totale, mais il peut ralentir le véhicule, par exemple dans une zone de vitesse de 20 km/h, ou l’arrêter si le conducteur est dans l’incapacité de le faire.

Quels sont les défis à relever pour faire fonctionner un système?

L’une des clés est de minimiser le nombre d’alarmes auxquelles un opérateur est exposé, car cela peut le distraire et nuire à la production. De plus, un trop grand nombre de fausses alarmes peut inciter les opérateurs à régler l’appareil pour désactiver les alarmes sonores.

Nous recommandons que le personnel d’une mine maîtrise chaque niveau EMESRT avant de passer au suivant. Lorsque les mines veulent passer immédiatement à un système de niveau 9, je leur recommande de s’assurer que leurs contrôles administratifs soient entièrement intégrés et de passer un ou deux ans à se stabiliser au niveau 7 ou 8. Lorsque les événements se sont stabilisés aux niveaux 7 et 8, on peut envisager un déploiement du niveau 9.

La semaine dernière, j’ai participé à une visite en Australie et l’opérateur m’a mentionné : « Ces alarmes ne se déclenchent jamais. » C’est une bonne chose, car cela indique que le système est arrivé à maturité et que si une alarme se déclenche, cela signifie qu’il doit réagir immédiatement.
Outre la sécurité, comment la technologie peut-elle compenser l’erreur humaine?

Outre la sécurité, comment la technologie peut-elle compenser l’erreur humaine?

Plusieurs nouvelles caractéristiques peuvent aider les opérateurs à être plus productifs. Auparavant, si un opérateur conduisait un camion de transport, il devait deviner la longueur de la file d’attente pour les différentes excavatrices et laquelle était la plus courte. Il devait également estimer le nombre de passages nécessaires pour atteindre un objectif de production. Dans le passé, beaucoup de ces calculs étaient effectués à l’aide d’un stylo et de papier. Aujourd’hui, ils sont beaucoup plus précis et sont disponibles sur l’écran de la cabine ou sur l’ordinateur du gestionnaire de parc.

Dans quelle direction ses technologies se dirigent-elles?

Dans quelle direction ses technologies se dirigent-elles?

On parle depuis longtemps des sites entièrement autonomes, mais je ne pense pas qu’il s’agit de la voie de l’avenir. Il y aura sans aucun doute divers niveaux d’autonomie dans différentes échelles de mines, mais la conception axée sur l’humain sera toujours essentielle. De plus, lorsque l’opérateur est expérimenté, une machine pilotée par un humain est toujours plus efficace qu’une machine autonome, mais la recherche de main-d’œuvre représente un défi actuel et pour l’avenir. Les tâches répétitives sont un domaine où l’autonomie est avantageuse. Un autre aspect intéressant est le fonctionnement autonome des machines pendant les changements de quart de travail. Cependant, le facteur le plus important de l’autonomie est la sécurité, où un opérateur peut descendre de la machine et la commander à distance lorsque, par exemple, elle fonctionne à proximité de l’eau ou d’autres zones dangereuses.

Selon moi, au cours des 10 à 15 prochaines années, nous allons concentrer sur l’utilisation de machines intelligentes pour rendre nos opérateurs plus productifs et mieux les protéger.

Conclusion :

Les équipements intelligents peuvent contribuer à éviter les accidents et à accroître la productivité, mais il est essentiel de mettre en place des systèmes robustes pour les nombreuses interactions humain-machine qui ont lieu dans une mine en activité.

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